Siamo Solo Noi
Chansons
Au départ, il y a un type. Un belge, qui a grandi avec les enfants d’italiens. Qui a bien failli ne pas en sortir. Après, il y a la rencontre du type avec un demi-italien très belge.
Le spectacle est construit autour du répertoire des cantautori tardifs : une génération de chanteurs « à texte » qui connaissaient un grand succès là-bas, alors que la plupart étaient et restent pratiquement inconnus ici : Dalla, Battisti, De Gregori, Bennato, … Qui font vibrer le type (c’est les souvenirs, il est plus tout jeune …).
Ils s’amusent, ils ajoutent d’autres chansons italiennes. Mais, c’est quoi, la chanson italienne ? Et c’est quoi, italien ?
À la guitare, à l’harmonica et au chant : Frédéric Palermini
Au chant : Christian Legrève
Soutenus par l’écoute et le regard attentifs d’Élisabeth Henry
Crédit photos : Pierre Bolle et LowPixels
Parmi les nombreux petits bonheurs de ce spectacle, il y a la complicité jubilatoire des deux comparses, hautement contagieuse. Il y a une interprétation qui confère à ces chansons une profondeur inattendue pour les non-initiés, qui les auraient sûrement rangées trop vite au rayon « variétés ». Puis-je avouer sans risquer d’être cancellisé par un fan club qu’ « Ancora tu » m’a procuré plus frissons que l’original ? Il y a les commentaires aussi drôles et savants que savoureux d’un grand bouclé solaire qui s’est toujours entendu à tout décaler subtilement, jusqu’au regard. Il y a encore un hommage à deux cultures populaires et souvent extravagantes qui se sont entremêlées dans la Wallonie industrielle. Un parti-pris particulièrement précieux aujourd’hui, car il nous rappelle que l’identité, ça peut aussi devenir un puissant moteur de découverte, de fascination et d’échange, plutôt que de repli.
Pierre Bolle
Agenda
> Vendredi 21 novembre 2025, au Septem, Grand Place 37, 7330 Saint-Ghislain
+ d’infos prochainement
> Samedi 17 mai 2025, 20h30 au Cabaret Fassotte, Auditorium Bovy, Grand-Rue 206, 4870 Trooz
Réservations par téléphone 0493.36.29.43 ou 04.351.78.58 ou par mail mjmottet@skynet.be
> Vendredi 9 mai 2025, 20h00 à la Maison de la Laïcité de Verviers, Rue de Bruxelles 5, 4800 Verviers
+ d'infos prochainement
> Dimanche 2 février 2025, 17h00 à la Maison de village de Lausprelle, organisé par la Maison de la Laïcité de l'entité de Gerpinnes et en partenariat avec le Centre culturel de Gerpinnes, Rue de Villers 61, 6280 Lausprelle
Réservations par téléphone 071.50.11.64 ou par mail info@gerpinnes.tv ou en ligne
> Samedi 25 janvier 2025, 20h15 au Centre culturel de Flémalle, Rue du Beau Site 25, 4400 Flémalle
Informations complémentaires et réservations en ligne
> Samedi 26 octobre 2024, soirée privée (Charleroi)
> Jeudi 17 octobre 2024, au Centre Culturel de Seraing, dans le cadre du festival Tarantella Qui
> Vendredi 23 août 2024, au Café Le Parc, dans le cadre des Concerts d’été des Grignoux (Liège)
> Mardi 13 et mercredi 14 août 2024,à La Glacière, dans le cadre du Royal Festival de Spa (Spa)
> Vendredi 31 mai 2024, à l’An Vert (Liège)
> Samedi 6 avril 2024, à la Péniche La Légia (Liège)
> Samedi 9 mars 2024, à l’Aquilone, dans le cadre des Nuits Indé Indoor (Liège)
> Samedi 17 février 2024, à l’Aquilone (Liège)
> Vendredi 3 et samedi 4 novembre 2023, création au Théâtre de la Renaissance (Seraing)
> Dimanche 8 octobre 2023, avant-première à Vivages, chez Isabelle et Benoît (Liège)
> Vendredi 6 octobre 2023, avant-première à la Librairie Toutes Directions (Liège)
> Samedi 30 septembre 2023, avant-première à Tapage Nocturne (Liège)
Siamo Solo Noi
Expression à peu près intraduisible en français. C’est nous… juste nous… seulement nous… vraiment nous… y a que nous. En tous cas, ça nous parle. C’est aussi une chanson inoubliable de Vasco Rossi. Que nous ne chanterons pas.
Cantautori
« Tenco, De Andre, Guccini, pour ne citer que quelques-uns des plus influents cantautori , ont offert avec leurs chansons, ainsi que leur présentation de soi, les possibilités d’une subversion esthétique et éthique de la culture de la chanson italienne, qui, parce que leur révolution symbolique a été une révolution réussie, produit à son tour une conversion collective de la pensée et du goût constitutive de l’oreille (italienne) contemporaine ». (Santoro, 2002)
Siamo i gatti neri, Siamo i pessimisti, Siamo i cattivi pensieri, E non abbiamo da mangiare
(Dalla, Com’é profondo il mare)
In un mondo che prigioniero è respiriamo liberi io e te
(Mogol par Battisti, Il mio canto libero)
Si perché, la bellezza dei vent’anni è poter non dare retta a chi pretende di spiegarti l’avvenire, e poi il lavoro e poi l’amore…
(Janacci, Io e te)
E un canarino canterino addomesticherò per le giornate scure
(Testa, Aeroplano a vela)
Cosa sarà che ci fa lasciar la bicicletta sul muro e camminare la sera con un amico a parlar del futuro ?
(Dalla, Cosa sarà)
Frédéric Palermini
Une dégaine, une attitude, une présence. Guitariste invétéré, maroquinier amateur, bricoleur méticuleux. Auteur, compositeur, chanteur (un album en quartet sous le nom de Fred Lerpa & Cætera)
« Mon Italie, c’est d’abord celle de ma famille, à Flémalle. Papy, Mamy et Nonna. Le jambon qui sèche dans le garage, la roue de parmesan qui s’affine dans l’atelier, l’odeur des croustillons et tout qui te ramène à la nourriture. Tu es triste, mange ! C’est la fête, mange ! Tu n’as pas faim, mange encore ! Mon Italie est très locale, en fait. Malgré cela, il y a des parfums. Des souvenirs. Des accents. Des histoires interminables. Répétitives. Chaque fois différentes. Il y a les plaintes du sud au moindre bobo. Le travail qui domine. Et les femmes. Celles qui parlent fort. Celles qui décident de tout et qui font croire aux hommes que ce sont eux les chefs. Elles sont malines, les filles du sud.
Mon Italie, c’est aussi celle de Seraing. Quand tu t’appelles Palermini, tu es accueilli. Il y a le clan de « i » et celui des « o », mais finalement, on se reconnait. Bon, évidemment, lorsqu’ils devinent la supercherie, ça ne fonctionne plus. Tu es vu comme un traitre. Une mère aussi belge que blonde et pas un mot de compréhension de l’italien, même en t’appelant Palermini, tu es foutu.
Il n’empêche. La peau mate qui dore vite au soleil, on ne me la retirera pas. Mes souvenirs non plus. Le sang qui coule dans mes veines est à base d’huile d’olive, c’est certain. Alors parler l’italien, le comprendre, ou pas du tout, peu m’importe. Mon Italie, c’est celle d’un peu tout le monde, en fait. Celle qui chante au coin des rues. Sur la carte des restaurants. Dans les meilleurs desserts. Celle qu’on ne voit plus. Celle qui est là. Celle qui fait partie du décor. Celle de tous les jours ».
Christian Legrève
Des crolles et des mots. Bouffon bavard. Bidouilleur théâtral. Plusieurs initiatives musicales dans le passé (La Poire, Nuda Nuda, Encore Un Dimanche, Le Merle Moqueur). Strabisme. Cycliste.
« Pourtant, dans ma famille, on n’a jamais mangé de pâtes convenables…
C’est à Flémalle, à Tilleur, à Ougrée, à Montegnée ; avec des bellunesi et des trevisans, des siciliennes et des calabrais, des abruzzesi et des pugliesi. Et parmi eux, des polonais plus cicc’ tu meurs.
Avec l’habitude d’être dehors, les guitares jamais bien loin, tout le monde qui sait chanter, les soirées qui n’en finissent pas. Avec les mots français trafiqués de l’italien ; les sberles et les scarpons. Avec les mains qui parlent, l’art de raconter, d’inventer des histoires et des mensonges, la parole qui s’enflamme. Avec la conscience politique à fleur de peau. Et l’origan sauvage.
C’est comme ça que j’ai attrapé l’Italie.
J’avais presque oublié. Ça m’est retombé dessus. L’âge, je suppose. Et ça, comme disait mon père… chi lo sa ! Il utilisait l’expression pour signifier « je n’y peux rien ». Et il prononçait « shi lau za ». Je pense qu’il ignorait que c’était de l’italien. Moi-même, j’ai mis du temps à m’en rendre compte ».
Valérie : « Si tu chantes l’anno che verra, je vais pleurer »
Zio Rodolfo : « Il ne peut pas chanter ça ! Il n’est même pas italien »
Vanni : « Un tout grand merci pour la splendide (et pleine d’émotions) rencontre musicale que vous nous avez offerte (et qui m’a aussi permis une petite tranche d’analyse supplémentaire !) »
Christophe : « Je n’ai rien compris, mais quelle bulle d’émotion ! »
Joëlle : « J’ai passé, en votre compagnie, un très agréable moment de joie et d’émotions. Ta façon d’habiter, de chanter l’italien, les arrangements musicaux simples qui laissaient toute la place à ta/vos voix, ta façon de bouger, votre façon de vous regarder, vos sourires et éclats de rire , l’air de rien pour raconter des éclats, morceaux de ta vie d’enfant, d’ado…, ta façon d’être en lien avec le public, tes/vos histoires, votre générosité malgré la fatigue… une belle rencontre vous deux, et assurément le public et vous. »
Louis : « Ce n’est pas de la chanson populaire italienne »
Paola : « BRAVO ! Et pas un mot qui fait plus ou moins illusion. Toutes les paroles sont bien réelles. Italienne, j’ai tout compris. »
Fabienne : « Quel talent ! Vous m’avez tous les deux touchée par tant d’émotions, emportée vers le soleil d’Italie, surprise en me faisant découvrir des chanteurs que je ne connaissais pas ou par une interprétation trop belle de chansons plus connues… J’ai adoré votre version de Il mio rifugio. Un vrai moment de bonheur ! Merci à vous deux ! »
Remerciements à Elisabeth Henry, Christophe Dubois, Laura Lessire, Vanni Della Giustina, Christian-Marc Chandelle, Pierre Clément, Pierre Bolle, Bernard Maertens, Sophie Bodarwé, Maxime Renard, Grazia Di Vincenzo, Renzo Eliseo, Manu Pecqueux, Isabelle Heymans, Benoit Zonderman, Geert Seminck, Maria Tapia, Emilie Vandenborne, Rudy Pirard, le Théâtre de La Renaissance, à Seraing, et plus particulièrement Benjamin Leruitte, Sandra Telesca et Toni Salvaggio
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